jeudi 12 novembre 2015

Où je te rappelle l'origine des choses

Chère Victoire,

Avant d'aller plus loin dans nos rubriques mode, pour femmes floues et femmes grosses, je me suis dit que j'allais te rappeler comment j'en étais arrivée là. Je veux dire, grosse. Engrossée. Ou, comme on appelle ça plus communément : "enceinte".

Bon, je ne te refais pas un dessin (même si je sais que tu en rêves, petite âme perverse) mais tu te doutes : Raphaël, en bon jardinier, a bien planté sa graine là où il fallait. 

Ni une, ni deux, j'étais engrossée, sans même encore le savoir. La preuve ? Les deux bouteilles de vin rouge bues le soir où j'ai cru que le jardinier avait encore une fois foiré son coup.

Fallait pas se laisser abattre pour autant, nous voilà quelques jours après en vacances à Lisbonne. Et toujours rien, enfin pas grand chose...
En vraie femme que je suis, j'ai toujours l'indispensable dans mon sac à main lorsque je pars en voyage : lime à ongles, Ferrero Rochers et test de grossesse.
Je dégaine donc le test, ce mercredi, pour le premier pipi du matin, vers 4h30, alors que la terre entière dort du sommeil du juste, tout comme Raphaël.
Les yeux bien petits de sommeil, sous le néon de notre salle-de-bain Air B&B, j'ai d'abord cru avoir la berlue : il me semblait voir apparaître un 2ème trait, bien plus flou que le premier. Je te laisse observer par toi-même, le flou, ça te connaît : 


Je sors en titubant de la salle-de-bain, réveille sans ménagement le géniteur, et lui montre la chose. 

Dans ma vie idéale, j'avais imaginé que je ferais un test en son absence, que je l'attendrais toute la journée, impatiente de lui annoncer la nouvelle, que je lui ferais une surprise, à base de petits chaussons, de chandelles et de tétine à son effigie, le tout dans une robe noire moulante, en mangeant des macarons.
Je n'imaginais pas que je le forcerais à courir les rues de Lisbonne à 5h du matin, échevelé, un seul Ferrero Rocher dans le ventre, pour trouver la seule pharmacie de garde, afin d'expliquer notre situation, dans un portugais très hésitant, à une pharmacienne lisboète abasourdie. Le concept de "trait flou" n'étant décidément pas international, nous sommes repartis, Raphaël et moi, munis de deux autres tests, bien décidés à en avoir le cœur net.

Ce qui fut chose faite au coin de la rue, celle-ci étant peu passante.


(Photo prise un peu plus tard, sur un napperon made Air B&B)

Gravida, je l'étais bel et bien. Google Translate nous en indiqua la traduction littérale : embarrassée.
Et embarrassée, j'allais bien l'être, ce fut ma première pensée, pour réussir à m'habiller les 9 mois qui suivraient.

Réalistement tienne,

Salomé

Aucun commentaire: