vendredi 26 février 2010

Où l'on découvre le prix à payer pour partir en vacances sur une île tropicale.



Effectivement, Victoire avait quitté le navire des Turbulentes pour un temps.

Car il est temps de vous annoncer que, pour Noël, elle avait eu l'immense joie de découvrir, sous le sapin, un billet d'avion à son nom pour aller rejoindre son amie d'enfance Martine, 
chanceuse résidente d'une petite île au milieu de l'océan Indien, nommée La Réunion.



Il apparaît évident que tout cela ne lui est pas tombé tout cuit dans le bec.
Et si Victoire avait effectivement, pour ces vacances, échappé à la corvée de carreaux, le parcours n'en fut par moins périlleux pour toucher au but.

Il fallut, déjà, atteindre l'aéroport sans bonnet ni gants, ce qui, il faut bien l'avouer, relevait du défi par les conditions météorologiques parisiennes (que vous connaissez tous).

Une fois dans l'avion, Victoire constata avec déception qu'elle se trouvait au centre de la rangée : calée au milieu d'une sexagénaire aux lèvres pincées 
et d'un opulent camionneur aux bras tatoués.
Maudissant sa malchance, Victoire jeta un regard désespéré vers la classe affaire où Valérie Bègue bordait son yorkshire sur une banquette rien que pour lui, pendant qu'elle, pauvre Turbulente, devrait passer 10h30 dans 2,5 cm cube d'air potable.
Optimiste comme pas deux, Victoire se consola en se disant que d'ici peu, elle dormirait, et que le trajet passerait bien vite.

C'était sans compter sur ces deux voisins qui, décidément, adoraient se faire remarquer : 
l'une en poussant des ronflements à vous réveiller un mammouth, 
l'autre en disposant de manière impromptue sa lourde de tête de 250 kg (au moins) sur son épaule menue de quelques grammes, à elle.

Bref, c'est avec beaucoup de soulagement que Victoire atterrit à l'aéroport Saint-Denis et qu'elle se jeta sans retenue dans les bras de son amie d'enfance pour lui offrir un câlin digne de ce nom.

Bien sûr, il lui fallut encore quelques jours heures pour
que ses yeux s'habituent à toutes ces couleurs gaies surgissant de toutes parts, 
qu'elle se fasse à l'idée d'avoir des cheveux indomptables pour cause d'humidité atmosphérique ,
et que sa peau dompte les rayons du soleil intenses et les piqûres de moustiques voraces.



Inutile, donc, de vous préciser, que la pharmacienne du coin devint très rapidement sa meilleure amie quand elle vit le salaire de Victoire dépensé en crème Biafine (brûlures au deuxième degré tout de même), Aspégic et huile essentielle de citronnelle (toujours inefficace au bout de quatre nuits puisqu'il ne lui reste aucun cm² de peau qui ne soit boursoufflé).

Mais après toutes ces épreuves épiques, peut-être pourrait-elle enfin profiter pleinement des joies de la vie créole en toute insouciance.


To be continued...




Découvrez la playlist 048 - Ile de la Réunion t.1 avec Lily Allen




mardi 23 février 2010

Comment être très loin en restant très près.

Les vacances ont commencé depuis quelques jours déjà, et Salomé en profite à fond.

Gastronomie recherchée :



Lectures buissonnières :



Plage de sable fin :



Planche à voile :



Parce qu'il ne sera pas dit que Salomé, lâchement abandonnée par Victoire, n'est pas capable de passer de chouettes vacances de février.













Découvrez la playlist 047 - Vacances très près avec Les Wampas

vendredi 19 février 2010

Comment les Turbulentes firent de la télé, ou presque.

Après avoir fait sensation sur les ondes de France,
(et en première page du blog des Paresseuses)
les Turbulentes ne s'arrêtent plus et défraient la chronique.

Cette fois, ce n'est plus musique et boules de gomme, serpentins et lunettes en coeur, cette fois, c'est sérieux : les Turbulentes passent à l'action pour défendre leurs convictions professionnelles.
Dans ces cas-là, elles y mettent donc deux fois plus de coeur.

*

Pour commencer, elles arrivèrent chacune avec 15 minutes de retard.
Salomé, les yeux encore endormis, ne s'était pas tout à fait remise de sa nuit avec le beau brun ténébreux qui l'avait emmenée au cinéma.
Victoire, elle, la main sur le ventre, ne s'était pas tout à fait remise de sa nuit avec les deux gentlemen qui lui avaient tenu chaud sous la couette.


Quoi qu'il en soit, elles s'excusèrent en bredouillant et s'installèrent dans leurs fauteuils douillets préférés en vue de se raconter leur folle nuit d'amour, autour d'un thé bien chaud et d'une brioche artisanale.

Mais c'était, évidemment, sans compter sur la détermination à agir de profs en colère !
Les groupes se divisèrent donc : pétitions, distribution de tracts, entretiens avec des journaux, interviews pour la télé locale, et courses, en vue d'une restauration collective improvisée, certes, mais équilibrée, pour le déjeuner.

Le dernier groupe ayant été pris d'assaut, les Turbulentes durent se rabattre sur celui des interviews pour la télé locale.
Les voici donc, devant leur collège préféré, maquillage impeccable, tenue époussetée, exercices d'articulation maîtrisés : grande classe.

Tant de rayonnement eut sans doute sur l'écran un effet totalement inattendu, puisque c'est avec beaucoup de fermeté que la camerawoman leur demanda de laisser place à leur collègue d'histoire-géo qui avait l'air, lui, de savoir de quoi il parlait.

Devant tant de préjugés (et de jalousie, évidemment), Salomé et Victoire s'éclipsèrent derrière leur collègue, non sans lancer un regard dédaigneux à cette pseudo journaliste qui, décidément, n'y connaissait rien, et se retouvèrent les pieds enfouis dans la neige et le nez exposé au fameux vent glacial venu de Scandinavie.


Étrangement, la journée d'action était presqu'aussi efficace sans elles.
Elles rentrèrent donc se mettre au chaud, contre leur radiateur préféré, pour tenter de sauver les quelques doigts de pied qui n'avaient pas encore viré au bleu.

(Oui, on sait : mettre des Converse le jour le plus froid de l'année pour distribuer des tracts des heures durant n'est pas très malin... Mais que voulez-vous, il arrive que les Turbulentes oublient les impératifs météorologiques au profit de leur style vestimentaire.)

Elles se laissèrent porter par le mouvement, passives pour une fois, et apprécièrent complètement cette journée au moment où elles eurent enfin l'autorisation de plonger leur fourchette dans du fromage fondu parsemé, ici et là, de morceaux de pommes de terre et dans du Nutella, parsemé, ici et là, de morceaux de crêpes.

La grande vie, on vous dit.


Alors, au diable la télé locale, les Turbulentes n'avaient que faire de la célébrité.

En attendant, unies à leur troupe de collègues,
tous plus joyeux les uns que les autres,
elles réalisèrent que leur métier, tout difficile qu'il était, devenait supportable,
et même parfois appréciable, grâce à ce genre de moments.

Alors, il fallait en profiter car dans quelques heures, les vacances de février seraient là et
elles devraient se passer de ça, et de l'une de l'autre, pendant deux semaines entières.

Le challenge allait être difficile à relever.




Découvrez la playlist 046 - Journée d'action avec V V Brown

mardi 16 février 2010

Où l'on découvre que les Turbulentes peuvent (parfois) faire des fautes de goût.

La prochaine fois, quand vous inviterez les Turbulentes, s'il y a un dress code... prévenez-les.



Un commentaire est-il vraiment nécessaire?




Découvrez la playlist 045 - Gothic Bar avec Marilyn Manson

vendredi 12 février 2010

Où l'on apprend que les Turbulentes sont la cible de forces invisibles.




Il y a quelques mois, TF1 avait pris la décision (réfléchie, on suppose) de diffuser ceci :


La soirée de l'étrange :
une émission hautement intellectuelle,
animée par deux présentateurs de talent qu'on ne présente plus.

Nonchalamment vautrée sur son canapé, Victoire tomba sur l'émission par hasard.
Avec son tact habituel, elle fit un commentaire bien personnel sur cette prestation télévisuelle :

"Quelle m***! Ils savent plus quoi inventer.
Ils espèrent vraiment faire croire n'importe quoi à n'importe qui."

Sur ce, elle éteignit son petit écran, chaussa ses lunettes à double foyer et alla rejoindre Simone de Beauvoir (emblème des turbulentes, rappelons-le) qui l'attendait sagement sur son oreiller. 
(On espère qu'à ce moment-là de l'histoire, le public, tout admiratif qu'il sera de ce geste, se rendra compte que Victoire est bel et bien, parfois, une prof digne de ce nom.)

L'histoire aurait pu s'arrêter là :
quelques pages feuilletées, 
des notes prises sur le côté,
et ses lignes préférées
au Stabilo surlignées
avant de programmer
le réveil qui avait la lourde tâche, le matin, de la réveiller.

Oui, mais voilà.
Lorsque la sonnerie retentit, et que Victoire, après s'être élégamment tortillée étirée, ouvrit un oeil, elle découvrit une chose bien étonnante.
Tout à côté d'elle (et quand on vous dit tout à côté, c'est vraiment tout à côté, à moins d'1 mm), se trouvait un objet qui n'avait rien à faire dans son lit : un livre.

Victoire fut interloquée.
La veille, Simone, elle en était sure, avait été reléguée dans le tiroir supérieure de sa table de nuit, malgré ses protestations.
Victoire voulut donc découvrir l'identité de cet intrus qui s'était faufilé sous ses draps contre son gré et s'était allègrement approprié une place de choix sur son oreiller.

Elle se leva donc et lorsqu'elle aperçut la couverture, un frisson lui parcourut l'échine.



Gosh!

Comment cet ouvrage avait-il pu se retrouver ici sans qu'elle l'y posât ?
Devait-elle y voir un message?
Cela allait-il se reproduire?
Était-elle en danger?

Après avoir inspecté sa chambre de fond en comble, Victoire fut bien obligée de se rendre à l'évidence : il fallait qu'elle revoie sa vision du monde, de l'Invisible, de l'au-delà, et de tout son univers.

Une chose était sûre :
 elle ne regarderait plus jamais Maupassant, 
ni Dechavanne de la même façon.




Découvrez la playlist 044 - Apparition avec Compilation Générique TV

mardi 9 février 2010

Comment les Turbulentes firent de la radio.



Oyez, oyez braves gens, les Turbulentes au long bras et aux idées illuminées ont encore frappé !

Jil is Lucky et ses musiciens, en concert super privé, super réservé, super live, super génial, ont eu l'immense honneur et l'incroyable privilège de se produire devant elles, lors de leur passage à Virgin Radio.


Les pauvres petits choux, ils ont été bien impressionnés.

D'une part parce que ce n'était pas du tout, mais pas du tout prévu, et voir arriver deux demoiselles, que dis-je, deux déesses éblouissantes (on vous laisse évidemment imaginer la fameuse scène où elles arrivent, cheveux au vent, au ralenti, regard fuyant et sourire ultra bright), quand on s'attend simplement à être vus par les auditeurs dans leur radio, ça peut faire mal.
Heureusement pour eux, ils avaient quand même pensé à se coiffer (quoique).

 


D'autre part, parce que nos Turbulentes ont réussi à feindre (et elles n'en sont pas peu fières), une indifférence totale, qui a évidemment permis de susciter un trouble bien compréhensible chez ces artistes accoutumés à éviter, voire à contrer, des fans en délire, de folles groupies, des hystériques.

Bon, on ne vous cache pas que sur la reprise de Manu Chao, Por el Suelo, elles n'ont pu retenir un petit mouvement de balancement en rythme, l'effet de la langue espagnole sans doute (qui a toujours eu sur Victoire des effets inexpliqués).

Le concert était sympa, les musiciens corrects (les lunettes du chanteur ne sont pas sans rappeler un certain look d'acteur por... bon, d'accord, on arrête avec ça)...


Elles sont reparties comme des reines, sur les Champs-Elysées, avec, sur le nez, des lunettes qu'elles n'avaient pas pu refuser.
 Oui, vraiment, elles ont été gâtées.

Alors évidemment, lors de leur sortie du samedi soir (qu'on ne présente plus maintenant), Salomé et Victoire n'ont pas résisté et ont paradé avec leur nouvel accessoire préféré, sous le regard admiratif des autres membres de la soirée, malades d'envie, et qui ont évidemment tout tenté (mais en vain) pour mettre la main sur ce bien tant convoité.




Allez... avouez que vous aussi, vous en mourrez de jalousie.

Mais que voulez-vous... On n'a pas tous la chance d'avoir une tata Hélène dans son entourage.




Découvrez la playlist 043 - Jil en live à Virgin avec Jil Is Lucky




vendredi 5 février 2010

Où l'on découvre la petite madeleine des Turbulentes.


Il y a quelques jours, le cœur morose (une fois n'est pas coutume), les Turbulentes eurent la surprise de trouver dans leur boîte mail le même courriel.
Il provenait d'une amie proche : une paresseuse.

"Les Paresseuses organisent un petit concours :
Vous avez un blog ? Publiez un article sur votre (vos) titre(s) préféré(s) de la collection et prévenez-nous par mail."

Victoire s'arrêta automatiquement au mot "concours" qui avait le pouvoir très inquiétant de déclencher, chez elle, une soif de gagner qui la transformait en véritable machine de guerre.
Salomé, la connaissant assez pour ne pas s'inquiéter, commençait déjà à parcourir sa bibliothèque, l'index sur le menton, avec un véritable dilemme en tête :
lequel choisir?

*
Il y avait bien celui-là, qui les avait accompagnées cet été, sur les routes d'Avignon, vitres ouvertes, cheveux au vent, lunettes de soleil plus grosses qu'elles 
 sur le nez, odeur de lavande dans l'air, et qui avait eu l'étrange pouvoir de faire accepter à Victoire son corps de brindille et de convaincre Salomé des bienfaits d'un décolleté vertigineux.



Celui-là avait été un cadeau de Victoire pour Salomé, le jour où elle était arrivée au boulot les yeux rouges de sa nuit blanche, et l'âme en peine, parce qu'elle l'avait quitté.
L'homme de sa vie, tout salaud qu'il était, allait être bien difficile à oublier.

Alors le midi, Victoire était allée lui acheter un remontant à la hauteur de ses illusions perdues. 
Salomé avait ouvert le paquet, la gorge encore serrée.
 Elle avait souri doucement et avait montré
 le sponsor très spécial, sur la couverture, à Victoire qui n'avait pu contenir un rire spontané et contagieux.

Rester triste, avec elle, promettait de relever du défi.



Celui-là, elles l'avaient acheté un jeudi soir, à 21h53, quand Victoire avait réalisé qu'elle avait quatre jours de retard dans son cycle anarchique.
En rentrant, elles avaient alors rêvé d'odeur de Mustela, de grenouillères en pilou-pilou assorties à leurs ballerines, en s'empiffrant d'Häagen-Dazs aux morceaux de cookies, sans aucune culpabilité, puisque l'une savait qu'elle serait bientôt une baleine, et l'autre qu'elle resterait toujours plus mince que sa copine, au moins les neuf prochains mois.

Quand Victoire avait fait une fausse couche quelques semaines plus tard, elles avaient brûlé quelques pages de cet exemplaire et doublé la dose de glace pour compenser la peine.
Salomé avait alors promis à son amie de garder le livre et ses couleurs pastels bien au chaud, en attendant la prochaine fois, celle qui serait la bonne.





Fatalement, la grande famille des paresseuses allait devoir s'agrandir :
le suivant les avait aidées à perdre les bourrelets disgracieux nés des fameux pots de glace, eux qui avaient prétendu être leurs amis sur le moment mais qui, finalement, s'étaient révélés être de savants mélanges de graisses saturées et d'additifs en tous genres. Diaboliques.



Le petit dernier la fit sourire. Elle se rappela la dernière lubie de Victoire (et elle ne l'avait plus quittée depuis) qui avait décidé de se faire l'ambassadrice des causes perdues écologiques.

Victoire - Eh oui Monsieur, si tout le monde faisait comme vous, il n'y aurait plus d'oxygène dans 150 ans, parfaitement! Et ça vous donne pas mauvaise conscience tout ça?

Salomé - Bon, Victoire, tu viens? Je t'attends.

Victoire - Et dire que c'est dans des mains complètement inconscientes que se trouve l'avenir de nos enfants. Ca me fait enrager! Je te jure.

Salomé - Bon laisse-le tranquille ce pauvre vieux. Dans quoi, trois quatre ans, il sera mort de toutes façons. Et puis il s'agit seulement d'une peau de banane sur la route.
Pourquoi tu lui dis pas que tu prends un bain par jour, à ta victime?

Victoire - Nan mais ça, c'est autre chose, ça n'a rien à voir.
Bon, on y va?

Salomé - Bah, voyons.


Et puis, il y avait tous les autres.

Celui qui avait permis d'impressionner les parents de Salomé,  qui désespéraient de marier leur fille. La présentation du plat, au nom imprononçable, avait sans aucun doute eut son petit effet.


Celui qui avait appris à Victoire comment économiser assez pour s'acheter le sac de ses rêves, au chiffre trop indécent pour être reporté ici.


Celui qui avait permis à Salomé de séduire le moniteur de canyoning, l'été dernier, sans l'ombre d'une difficulté, en un claquement de doigt et un battement de cils.


Celui qui avait complètement fini de convaincre Victoire que toutes les oreilles n'étaient pas prêtes à entendre tous les gros mots que sa jolie bouche était capable de prononcer au cours d'une banale conversation.


 Celui qui avait permis à Salomé de pouvoir scruter méthodiquement la concurrence sur la plage, mine de rien, avant de pouvoir marcher d'un pas assuré vers l'écume des vagues, l'esprit léger, le déhanché assuré et le sourire aux lèvres.


Et enfin, celui qui leur permettait, chaque jour, d'assurer le plus horrible beau métier du monde et qui avait empêché Victoire, un jour, d'arracher avec les dents les tresses d'une insolente élève de cinquième et Salomé de balancer, avec violence, son feutre Velleda dans l'œil d'un troisième en état végétatif.


 *

Lorsque Salomé sortit de sa rêverie, elle réalisa qu'il lui était impossible de choisir parmi tous ces ouvrages. Ils représentaient tous une anecdote particulière, une galère insurmontable, une crise de fou rire, une scène honteuse, une tranche de vie de turbulentes, en somme.

Alors désolées, amie paresseuse organisatrice du concours, les Turbulentes ne gagneront sans doute pas, parce qu'elles n'ont pas complètement répondu aux consignes données, mais elles comptent sur ta générosité pour leur offrir l'Ephéméride (en double exemplaire, cela va de soi si l'on veut éviter le bain de sang) parce que le temps qui passe sans les Paresseuses à leurs côtés, les Turbulentes ne sont pas sûres de pouvoir l'assurer.

 
Découvrez la playlist 042 - Paresseuses addict avec The Beach Boys

mardi 2 février 2010

Comment Salomé refusa de danser un slow avec Victoire.

N'imaginez pas que les Turbulentes sont des parisiennes déjà parfaitement blasées mais, depuis le temps qu'elles sortent maintenant, elles ont pris leurs habitudes de "Cigaleuses".

Ainsi donc, si vous les voyez arpenter le boulevard Rochechouart, vous pourrez distinguer sur leur visage un petit sourire moqueur face aux pauvres fans n'ayant pas l'habitude et faisant la queue des heures à l'avance devant la salle de concert.

Quand elles pousseront la porte de leur restaurant préféré, elles se dirigeront d'un pas assuré vers la caisse de gauche et passeront commande sans même jeter un coup d'oeil à la carte, se permettant même d'appeler le serveur par son prénom et d'accompagner cette familiarité d'un petit clin d'oeil.

Entre deux frites, elles auront une conversation sur le sens de la vie, le sens de l'amour, l'importance du libre-arbitre, et surtout, sur la-pauvre-fille-à côté-qui-est-vraiment-trop-moche (c'est méchant, on sait, mais ça rassure).


Repues de bonnes pensées et de mauvaises graisses, quand l'aiguille de leur montre indiquera huit heures, elles se lèveront d'un mouvement joliment synchronisé et franchiront les portes de la Cigale (sous les acclamations d'un public ébahi d'avoir l'honneur de les côtoyer).

Les stars, pour elles, allaient maintenant tenter de faire de leur mieux.

*

 Le groupe Mustang, en première partie, ne pouvait qu'être impressionné.

Mustang : trois jeunes hommes (mais ont-ils au moins leur bac ?), trois fantasmes féminins à eux tout seuls : 
un Elvis (blond) à la banane bringuebalante, 
un gringalet ayant l'ambition de remettre les jeans à bretelles au goût du jour (Screech de "Sauvez par le Gong", ça vous parle ?)
et enfin, un beau spécimen d'acteur porno des 70's, avec lunettes et moustaches intégrées.

Jugez vous-même :


(La photo est trouble, mais vous savez que l'objectivité des Turbulentes est toujours parfaite).

Si le look de ces messieurs laissa donc nos deux commères perplexes, leur musique ne les emballa pas non plus.
 Malgré tout, il serait cruel (voire très méchant) de critiquer plus longtemps la  cause d'une si belle tranche de rire. 

Heureusement, après quelques cris orgasmiques (mais ont-ils mué ?), des problèmes techniques à la pelle, et des déhanchés ridicules, les trois chanteurs aux pantalons moulants firent place aux trois autres (non moins jeunes) musiciens de Revolver.

Eux aussi (pauvres choux) furent un peu impressionnés, mais ils s'en sortirent beaucoup mieux et surent offrir à Salomé et à Victoire une prestation à la hauteur de leurs attentes.

Elles furent tout de même interpellées par le look "alternatif" du violoncelliste, mi-Jésus, mi-nain de jardin, mais passèrent outre cette opinion subjective (en fermant les yeux).
Dès les premières notes, elles prirent leurs marques sur la piste de danse (appelée plus communément "fosse") et s'en donnèrent à coeur joie.

Mais soudain, au milieu de toute cette joie, le drame arriva : un slow.

Malgré les encouragements du groupe à serrer quelqu'un très fort dans ses bras pour ce moment unique de bonheur et de plénitude musicale, et les yeux suppliants de Victoire, Salomé déclina poliment l'invitation, dès qu'elle vit la tête de son amie se tourner légèrement vers elle :
"N'y pense même pas."



Evidemment, il fallut supporter les cris de jeunes filles prépubères en délire, les "Je t'aime" lancés en plein discours du pauvre chanteur qui ne  savait plus comment concilier son excitation (cause prépubère citée plus haut) et son émotion (Papi et Mamie étaient au balcon)

Mais comme d'habitude, les Turbulentes, qui ont de la classe, surent se tenir, elles.

Et cette fois, au risque de vous décevoir, elles ne firent pas le pied de grue, pendant une heure, à discuter de la prestation, un stylo à la main, avant de complimenter les jeunes artistes.

Parce que des conseils de classe, elles en font assez comme ça dans l'année, non ?



Découvrez la playlist 041 - Revolver avec Revólver