N'imaginez pas que les Turbulentes sont des parisiennes déjà parfaitement blasées mais, depuis le temps qu'elles sortent maintenant, elles ont pris leurs habitudes de "Cigaleuses".
Ainsi donc, si vous les voyez arpenter le boulevard Rochechouart, vous pourrez distinguer sur leur visage un petit sourire moqueur face aux pauvres fans n'ayant pas l'habitude et faisant la queue des heures à l'avance devant la salle de concert.
Quand elles pousseront la porte de leur restaurant préféré, elles se dirigeront d'un pas assuré vers la caisse de gauche et passeront commande sans même jeter un coup d'oeil à la carte, se permettant même d'appeler le serveur par son prénom et d'accompagner cette familiarité d'un petit clin d'oeil.
Entre deux frites, elles auront une conversation sur le sens de la vie, le sens de l'amour, l'importance du libre-arbitre, et surtout, sur la-pauvre-fille-à côté-qui-est-vraiment-trop-moche (c'est méchant, on sait, mais ça rassure).
Repues de bonnes pensées et de mauvaises graisses, quand l'aiguille de leur montre indiquera huit heures, elles se lèveront d'un mouvement joliment synchronisé et franchiront les portes de la Cigale (sous les acclamations d'un public ébahi d'avoir l'honneur de les côtoyer).
Les stars, pour elles, allaient maintenant tenter de faire de leur mieux.
*
Le groupe Mustang, en première partie, ne pouvait qu'être impressionné.
Mustang : trois jeunes hommes (mais ont-ils au moins leur bac ?), trois fantasmes féminins à eux tout seuls :
un Elvis (blond) à la banane bringuebalante,
un gringalet ayant l'ambition de remettre les jeans à bretelles au goût du jour (Screech de "Sauvez par le Gong", ça vous parle ?)
et enfin, un beau spécimen d'acteur porno des 70's, avec lunettes et moustaches intégrées.
un Elvis (blond) à la banane bringuebalante,
un gringalet ayant l'ambition de remettre les jeans à bretelles au goût du jour (Screech de "Sauvez par le Gong", ça vous parle ?)
et enfin, un beau spécimen d'acteur porno des 70's, avec lunettes et moustaches intégrées.
Jugez vous-même :
(La photo est trouble, mais vous savez que l'objectivité des Turbulentes est toujours parfaite).
Si le look de ces messieurs laissa donc nos deux commères perplexes, leur musique ne les emballa pas non plus.
Malgré tout, il serait cruel (voire très méchant) de critiquer plus longtemps la cause d'une si belle tranche de rire.
Heureusement, après quelques cris orgasmiques (mais ont-ils mué ?), des problèmes techniques à la pelle, et des déhanchés ridicules, les trois chanteurs aux pantalons moulants firent place aux trois autres (non moins jeunes) musiciens de Revolver.
Eux aussi (pauvres choux) furent un peu impressionnés, mais ils s'en sortirent beaucoup mieux et surent offrir à Salomé et à Victoire une prestation à la hauteur de leurs attentes.
Elles furent tout de même interpellées par le look "alternatif" du violoncelliste, mi-Jésus, mi-nain de jardin, mais passèrent outre cette opinion subjective (en fermant les yeux).
Dès les premières notes, elles prirent leurs marques sur la piste de danse (appelée plus communément "fosse") et s'en donnèrent à coeur joie.
Mais soudain, au milieu de toute cette joie, le drame arriva : un slow.
Malgré les encouragements du groupe à serrer quelqu'un très fort dans ses bras pour ce moment unique de bonheur et de plénitude musicale, et les yeux suppliants de Victoire, Salomé déclina poliment l'invitation, dès qu'elle vit la tête de son amie se tourner légèrement vers elle :
"N'y pense même pas."
Evidemment, il fallut supporter les cris de jeunes filles prépubères en délire, les "Je t'aime" lancés en plein discours du pauvre chanteur qui ne savait plus comment concilier son excitation (cause prépubère citée plus haut) et son émotion (Papi et Mamie étaient au balcon)
Mais comme d'habitude, les Turbulentes, qui ont de la classe, surent se tenir, elles.
Et cette fois, au risque de vous décevoir, elles ne firent pas le pied de grue, pendant une heure, à discuter de la prestation, un stylo à la main, avant de complimenter les jeunes artistes.
Parce que des conseils de classe, elles en font assez comme ça dans l'année, non ?
Découvrez la playlist 041 - Revolver avec Revólver
6 commentaires:
Un mythe s'effondre.
Je me délectais de vos tournures (de phrases), de vos mots bien choisis, de votre subtile grammaire, de votre si jolie prose... quand arriva l'inimaginable : une faute d'orthographe !
Est-ce Dieu (ou Victoire, ou Salomé) possible...?
Mais c'est justement à cela que sert notre public si dévoué.
Pour notre défense, nous avons écrit ce post sous l'effet de deux (trois (quatre?) Martini) avant de partir très vite pour une soirée turbulente.
Il nous apparaît presque étonnant qu'une seule petite faute se soit glissée dans le texte tant nous étions dans un état proche de l'Ohio.
Mais voilà le mal réparé.
;-)
Diantre... Si elle est corrigée, et que je la vois toujours, c'est qu'il devait y en avoir une seconde que je ne vis point.
En connaissance des circonstances, chapeau bas pour la prose malgré l'état Martinien.
A noter que la faute vue est un manque de "X" à un "au" a priori pluriel.
Nico
Les Turbulentes ont clairement besoin de vacances ! Et vite !
En tout cas, cette fois, c'est bon : elles ont donné leur copie à corriger aux élèves et ont pu supprimer cette énorme faute si indigne de telles déesses de l'orthographe et de la syntaxe... !
Hey, les girls, j'ai une confidence à vous faire: j'attends vos posts avec autant d'impatience que les épisodes de Desperate Housewives!!! (c'est un compliment), Bise
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