De la désinvolture des établissements publics.

Ce matin-là, en ouvrant sa boîte aux lettres, Salomé resta un instant perplexe : installée confortablement sur la pile de publicités des six derniers mois, une étrange enveloppe avait attiré son attention.
Elle était blanche, bien sûr, et à son nom, évidemment, mais glissée dans une pochette plastifiée, car sauvagement déchirée et irrémédiablement vide.

Face à tant de mystère, Salomé décrocha son téléphone. Victoire revenait elle-même de sa boîte aux lettres, son courrier mystère à la main.

Elles rassemblèrent alors les indices : même enveloppe non cachetée, même écriture, même timbre, même vide...

Un raisonnement prit alors forme dans leur esprit :
- Premièrement, les enveloppes provenaient bien d'un seul et même expéditeur.
- Ce premier fait établi, il semblait alors regrettable mais nécessaire, d'exclure un amoureux transi, bien qu'anonyme, à moins qu'il ne soit adepte de plans à trois.
- Un seul expéditeur donc, dont l'écriture leur était inconnue, qui se permettait d'appeler Salomé "madame", et qui semblait assez désorganisé pour envoyer deux enveloppes vides (Salomé en profita pour glisser plaintivement que la sienne était aussi atrocement déchirée).

LE COLLEGE !!!

Cela leur paraissait maintenant tout à fait évident : la prérentrée. La fin des vacances. Le cauchemar.

Epilogue

"Bonjour chères collègues,

Je ne voudrais pas avoir l'air de débarquer mais... quand devons-nous nous rendre au collège ? J'imagine que c'est mardi (?)... mais à quelle heure? Et connaissez-vous le planning de la journée?


Je n'ai rien reçu. Enfin, ce matin, j'ai reçu une enveloppe non cachetée sans l'adresse de l'expéditeur et il n'y avait rien dedans! Il n'est donc pas impossible que cela vienne du collège. (Dois-je y voir une invitation à ne pas venir?????) Peut-être avez-vous eu le contenu de cette enveloppe mystérieuse...

Brigitte"

 

Ce mail reçu dans l'heure ne pouvait qu'achever un raisonnement déjà bien solide.

 

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