Que faisaient les Turbulentes, le soir du lundi 30 novembre ?
Vous commencez à les connaitre, et vous savez qu'elles ont bien du mal à rester calmes dès qu'un événement un tant soit peu important pointe le bout de son nez.
Lundi 30 novembre, c'était... c'était... Bon, on vous aide... : c'était la fin du mois de novembre ! Et pour fêter ça, les Turbulentes n'avaient pas coupé les cheveux en quatre : ce serait un concert de Yodelice ou rien.
Et ce fut, donc.
Lundi 30 novembre, la soirée commencait bien quand Victoire se fit subtiliser son prcieux appareil photo par un vigile de 2m10 contre lequel, bien qu'elle soit sur la pointe des pieds, elle ne put rien. Elle eut beau se débattre, argumenter, faire de grands gestes, menacer même, rien n'y fit.
Pardonne-nous donc, public, pour la qualité misérable des photos qui vont suivre...
Les Turbulentes, toutes déesses qu'elles sont, ne font pas encore de photos d'un clin d'oeil, et ont dû employer les moyens du bord.
Elles tentèrent donc d'oublier leur rancune (pourtant tenace) pour accueillir le groupe de la première partie : The Rodeo.
Victoire, conquise, déclara aussitôt que ces charmants morceaux feraient partie de la playlist de leur prochain (mais tout de même encore un tout petit peu hypothétique) voyage, sur les routes américaines cet été.
Salomé, un peu plus sceptique, laissait Victoire s'extasier, quand, tout à coup, celle-ci fut interrompue dans son monologue par un chant de criquet.
La salle de concert mythique où elles se trouvaient a beau se nommer La Cigale, les grillons y sont peu nombreux et il apparut comme une certitude que Yodelice arrivait enfin sur scène.
Dès lors, on ne put plus retenir les Turbulentes, et ce fut chacun pour soi.
Quel concert! Mais quel concert, chers amis ! Salomé n'en revenait pas !
Des chansons mélancoliques, puis emportées, par la magie du live, dans un rock endiablé ; des musiciens extraordinaires au violoncelle, à la basse, aux percussions parfois ; des lumières magiques ; un décor désertique entre deux arbres et un hiboux ; et au milieu de tout ça, un pantin désarticulé, un clown triste, un chanteur hallucinant, un musicien de génie : Yodelice.
"Pas assez d'adjectifs pour décrire tout ça", pensait Salomé.
A la fin du concert, après avoir rencontré Guillaume Canet (comment ça : "entrevu" ?), elles tentèrent une planque dans les toilettes, où elles bousculèrent d'ailleurs Mathieu Chédid sans s'excuser, jusqu'à ce que le reste de la populace s'en aille, espérant secrètement se faufiler ensuite dans les loges.
Elles en profitèrent pour commenter le lavabo qui leur rappela leur année de CE2.
Mais c'était sans compter sur le vigile psychotique éminemment connu par vous tous désormais :
une Turbulente dans chaque main, il les jeta fermement sur le trottoir, claquant la porte derrière elles.
C'est donc par une température de -10°C, loin du chant des cigales, qu'elles attendirent non pas 20, non pas 30, non pas 40 mais bien 90 minutes...
Elles décidèrent de céder quand elles virent leurs doigts de pieds devenir bleus, leur bout de nez virer au rouge et du givre se former dans leurs cheveux.
Yodelice allait donc, honte à lui, manquer la rencontre de sa vie, celle des Turbulentes.
Mais que voulez-vous, tout le monde ne sait pas toujours saisir sa chance et il faut avoir pitié de ces demi-dieux, parfois si humains, préférant siroter une bière dans leur loge avec le gratin du show-biz, plutôt que d'atteindre, sur le trottoir, les hautes sphères de l'enchantement turbulesque.
De toutes façons, il fallait qu'elles rentrent : bientôt, le réveil sonnerait, et
l'une avait encore une crème anti-rides-anti-acnéique à appliquer (parfois, Dame Nature ne nous gâte pas), l'autre, son oeil de lapin à soigner à coup de collyre (oui, on sait, on vous vend du rêve)!
Mais il faut bien plus qu'un petit retour à la réalité pour abattre une Turbulente digne de ce nom...