mardi 29 décembre 2009

Où l'on découvre l'instinct grammatical des Turbulentes.

Si les hommes ne font qu'aller et venir dans la vie de Salomé (eh oui, c'est une séductrice redoutable), il en est un, en revanche, qui lui reste fidèle depuis des années, un homme sur lequel elle a toujours pu compter, qui sait la rassurer quand le monde devient brutal et assassin : son garagiste.


Il n'est pas rare que Salomé, à l'avant d'une dépanneuse et les larmes aux yeux, vienne se réfugier chez cet homme, paraissant aussi aimable qu'un ours, qui lui demandait railleusement comment elle avait bien pu s'y prendre pour crever deux pneus, d'un coup et d'un seul, sur l'autoroute.
Mais Salomé n'était pas dupe : derrière cette façade de brute,elle le savait, se cachait un coeur tendre. L'homme était tout simplement un peu bourru.


Cette fois, c'est pour un fait tout à fait mineur que Salomé allait être amenée à revoir son garagiste préféré.


Ce vendredi matin, Victoire et Salomé s'installaient dans la désormais célèbre Clio des années 80 (la Salomémobile), quand soudain, ayant rempli leurs poumons et prêtes à donner de la voix, elles se rendirent compte qu'aucun son ne sortait de cette petite boîte noire appelée auto-radio.


Leur désarroi fut total.


Salomé : Qu'est-ce que t'as encore fait ? Pourquoi ça marche pas ?
Victoire : Eh, mais j'ai rien fait !
Salomé : Y a une drôle d'inscription, là... regarde !







Salomé : C.O.D. ?
Salomé et Victoire : Complément d'Objet Direct ?


Il s'avéra finalement que COD n'avait pas de signification grammaticale, mais se traduisait platement par "code". Difficile d'admettre qu'il ait fallu abréger un mot de quatre lettres.


Salomé se garda bien évidemment de raconter cette anecdote à son gentil garagiste bourru, qui ne put rien faire pour elle cette fois, à part lui prodiguer un conseil de professionnel de la mécanique :
"A part chanter... je ne vois pas."


Il fallut donc bien qu'elle chante, quatre ou cinq heures durant, pour rejoindre sa famille en province.







Découvrez la playlist 034 - Garagiste avec The Ting Tings

vendredi 25 décembre 2009

Comment les efforts des Turbulentes furent réduits à néant en une soirée.





Les Turbulentes vous souhaitent un joyeux Noël, bande de morfales.


*


De toutes façons, les Turbulentes sont sorties d'affaire puisque sous le sapin, elles ont eu l'immense joie de découvrir ça :



qui disait ça :




Le problème était donc réglé.







Découvrez la playlist 033 - Noël avec Glenn Miller & His Orchestra

mardi 22 décembre 2009

Où les Turbulentes vous expliquent d'où viennent leur corps de déesses.

Une Turbulente qui se respecte est une fille joyeuse, une fille joviale, autrement dit une bonne vivante, et pas un de ces squelettes pathétiquement anorexiques qui peuplent les podiums et les loges (et ôtent aux artistes à la grosse tête le privilège de rencontrer leurs délicieuses groupies).


Ceci étant dit, ce qui caractérise la Turbulente de base, ce serait plutôt une tendance (légère quoique bien installée) à la boulimie : manger du Nutella à la cuillère (à soupe), s'attabler sans crainte devant une bonne casserole de gruyère aux pâtes ou s'enfiler vingt-huit crêpes faites maison, le tout dans la même journée, est un concept tout à fait acceptable pour une Turbulente téméraire et audacieuse.


Mais arrive le matin fatidique où la Turbulente s'inquiète : horreur, le double menton pointe ; effroi, la cuisse a la consistance du pudding ; damnation, le ventre s'échappe du jean.
 Il faut agir.


Face aux multiples tentations guettant la Turbulente en décembre, une volonté à toute épreuve s'impose.


Il s'agira d'éviter les pièges suivants :

- Le calendrier de l'avent, en salle des profs, prenant la forme d'un monumental goûter, chaque jour, à base de brioche et de Kinder, ou de macarons.

- Les frites, proposées quotidiennement à la cantine, alors que les pauvres petits ventres (oui, petits) crient famine et que la seule alternative reste les endives.

- Les pizzas quatre fromages avec supplément de chèvre, et autre hamburger réconfortant, le soir, quand la neige tombe (ou qu'elle va bientôt tomber).


Et pour rester motivées, les Turbulentes restent groupées :







Et s'échangent leurs bons plans, qu'elles partagent avec les autres Turbulentes du monde entier :


Voici le "calculateur de calories" du site Au Féminin qui exterminera toutes vos graisses cachées! Hé hé! Attention, à utiliser avec parcimonie. On vous le conseille si vous hésitez entre un sandwich jambon beurre ou un steack tartare, pas pour compter le nombre de calories de vos petits pois du dîner!





Découvrez la playlist 031 - Régime avec Alain Souchon






vendredi 18 décembre 2009

Comment les Turbulentes firent un mauvais coup culinaire à leurs collègues.


Pour tenir le mois de décembre, il a été décidé d'établir un calendrier de l'avent spécial "salle des profs".
Chaque jour, un volontaire doit se dévouer et apporter une douceur pour propager la joie et la bonne humeur en salle des professeurs à la récréation de 10h.

Oui mais voilà, les Turbulentes, elles, avaient un problème. Après s'être empiffrées les quinze premiers jours, elles prirent conscience qu'elles couraient à leur perte et décidèrent de ne plus appartenir à cette secte (parce que être toujours de bonne humeur, ça fait chier de toutes façons).

Elles décidèrent donc, dictatrices qu'elles sont, que si elles ne pouvaient pas en profiter, personne ne le pourrait!

Le jour où Victoire et Salomé durent, à leur tour, régaler leurs collègues, elles montèrent un mauvais coup.


Victoire sortit un paquet énigmatique de son sac, Salomé en retira le papier aluminium qui le recouvrait avec un "tadaaa" qui finit de convaincre complètement les collègues de se jeter dessus.



Les pauvres naïfs n'avaient pas compris que le choix du muffin à la myrtille n'avait pas été anodin.

Ils s'en retournèrent donc rejoindre leurs élèves les lèvres, la langue et les dents violettes.
Les Turbulentes les regardèrent s'éloigner, un sourire diabolique aux lèvres.

Mais la mission n'était pas tout à fait terminée.

"Mme Thénar, un petit creux? Allez, laissez-vous tenter! Ils sont complètement Bio."
(Mouhahahahaha.)




Découvrez la playlist 030 - Muffins aux myrtilles avec Sanseverino



mardi 15 décembre 2009

Comment les Turbulentes rajeunirent de quinze ans en cinq heures...

Pour fêter la fin de la semaine qui venait clore la série des conseils de classe (youhou!), les Turbulentes décidèrent de sortir.

Oui mais voilà, une fois n'est pas coutume, Salomé fit faux bond à Victoire ("encore une histoire de mecs à tous les coups!") qui dut improviser une soirée sur le pouce.
Cela tombait très bien, puisqu'avait lieu ce vendredi une des maintenant très célèbres soirées
We are the 90's



Rêvant d'accéder à ce saint des saints depuis des mois, Victoire sauta sur l'occasion et convia Alexia et Anna à aller se trémousser sur le dance floor aux sons de leur jeunesse dorée.

Connaissant Victoire, vous vous doutez qu'il n'a pas simplement suffi d'acheter les places et de se rendre tranquillement à l'Elysée Montmartre... non! 
Il fallait être organisées, il fallait faire sensation, il fallait rendre cette soirée inoubliable, en somme, il fallait des tenues coordonnées!

Après une très courte réflexion, il apparut assez évident à tout le monde qu'elles deviendraient, l'espace d'une nuit, les Spice Girls.

Après un tirage au sort, Victoire, non sans bouder, accepta de devenir Geri Halliwell, même si "elle avait les seins beaucoup trop petits (oui, on ne peut pas être une brindille pulpeuse) et une classe naturelle qui ferait fausse note", c'est sûr, personne n'y croirait, mais bon... le sort en avait décidé autrement.
Anna serait Posh et Alexia Mel.B.

Pour l'occasion, on sortit donc diadème scintillant, pogs bicolores, collants bleus éléctriques, et ceinture bling-bling pour un total look anglais années 90.




 



Pour un résultat optimal (photo réalisée sans trucage) :



L'aventure fut longue et périlleuse.

Il fallut déjà faire la queue une bonne heure au vestiaire dans une cohue infernale pour déposer son manteau. Heureusement, l'attente se passa avec distribution de cartes à collectionner Sauvés par le gong et de Mister Freeze à la framboise, sur "I'm not an addict it's cool I feel alive" (accompagné, cela va sans dire, de la chorégraphie de la tête.)




(Ne nous cherchez pas dans la foule, les Turbulentes savent se faire discrètes face aux paparazzis.)

Une fois délestées de leurs manteaux, nos trois "jeunes" purent s'élancer à corps perdus sur la piste de danse, cheveux au vent, bras en l'air, improvisant ici ou là quelques pas de  chorégraphie restés enfouis dans leur mémoire profonde, en chantant à tue tête leur air préféré.

Quand enfin l'hymne des Spice Girls retentit, elles crièrent en chœur (presque hystériques, il faut bien le dire) avant de donner à la foule un spectacle inoubliable : 

Geri, Posh et Mel.B étaient là, dans leur corps, dans leurs pieds, dans leur tête.

Il faut dire que jusqu'à ce moment, les gens n'avaient pas compris leur intention vestimentaire. 
Victoire s'était faite appeler successivement "Miss France" par un groupe de garçons déjà stone (vision tout à fait chauvine du diadème), et puis, plus tard dans la soirée, "Mère Noël anglaise" dans les toilettes de l'Elysée Montmartre, par une jeune fille qui, visiblement, cherchait à se faire casser la gueule.
La mère Noël a un cadeau pour toi, tu vas voir, tu vas le prendre en plein dans l'oeil droit.


Le monde n'était donc visiblement pas prêt.
Elles le sauraient pour la prochaine fois.
Voilà ce qu'elles avaient retenu.


Pour la prochaine session, Victoire se jura donc de :

- Ne plus se déguiser en Spice Girls sans être (au minimum) cinq Spice Girls.


- Ne plus mettre de ballerines qui restent trop souvent collées au sol recouvert de bière séchée et qui ne protègent pas assez les petons des buffles qui vous piétinent sans aucune pitié toute la soirée (pas de photo sous peine de heurter la sensibilité des plus jeunes).

- De ne plus jamais (mais alors jamais!) porter un dos nu dans une soirée réunissant plus de dix personnes sous peine d'attraper des staphylocoques : les gens aiment visiblement tous vous caresser le dos pour vous demander de vous pousser de leur chemin.
C'est poli et doux, certes, mais pas très hygiénique, il faut bien le dire.

La prochaine fois, ça sera donc Baskets Freestyle Reebok, leggings, tee-shirt long et lunettes RayBan jaune.



Père Noël, si tu nous lis...(je fais du 39).

Mais tout ça valait quand même le coup parce que les musiques étaient géniales, l'ambiance hallucinante, le Mister Freeze délicieux et les DJ avaient tous une énergie communicative.

Victoire n'avait d'yeux que pour Pénélope, c'est sûr... mais noyée dans la foule en délire, elle ne put lui souffler un mot.



La prochaine fois, c'est sûr, elle ne pourrait pas leur échapper!


Rendez-vous donc le 13 février, à La Vilette cette fois, pour la prochaine session de
We are the 90's !





Découvrez la playlist 029 - We are the 90's avec Spice Girls




samedi 12 décembre 2009

Comment les Turbulentes survécurent aux conseils de classe.


Il y a la méthode traditionnelle :
 



Et puis il y a la méthode turbulente :
 







Evidemment les Turbulentes gagnèrent ce jeu haut la main en prononçant chacun des mots à 3 points qui leur assurèrent une immunité incontestée.

Et elles eurent enfin leur revanche sur Mme Thénar, qui hésita entre deux explications possibles à cette cacophonie incompréhensible : une blague ou un empoisonnement à la caféine...




Découvrez la playlist 028 - Conseils de classe avec Brigitte Bardot





mardi 8 décembre 2009

Où l'on découvre que l'ennemie jurée des Turbulentes pour l'année 2010 est...


Ce samedi soir, Salomé avait lâchement abandonné Victoire à son propre sort.
Bien résolue à ne pas broyer du noir chez elle, elle appela ses deux acolytes du lycée : Anna et Alexia.

Et c'est devant la télé que nos trois patachonnes décidèrent de passer, pour une fois, leur samedi soir.

Comment est-ce possible, nous direz-vous (et on vous comprend) ? 
Tout simplement parce que c'était la soirée "Eléction Miss France 2010".
Et une soirée comme ça, ça ne se loupe en aucun cas.


*

Ce soir-là, ça avait commencé en mode "light" : moquerie gentillette et kit de survie que voici :




Etape n°1 : L'introduction

Victoire : Viiite, Anna! Ça commence! C'est Arielle Dombasle la présidente du jury! 
Anna : Rah, j'la déteste!
Victoire : Moi aussi, au moins autant qu'Ophélie Winter!
Anna : Qu'est-ce qu'elle est moche! On dirait une barbie...
Victoire : Une très vieille barbie alors...
Anna : T'as vu comment elle tient son micro? On dirait qu'elle s'apprête à lui faire l'amour d'un moment à l'autre... pétasse, va!

Etape N°2 : La présentation

Miss : Je m'appelle... et je suis Miss... Sans mon entourage, je n'aurais jamais osé tenter l'aventure Miss France...
Victoire : Ouais, en gros, t'as pas de personnalité, quoi!
Anna : Pis, ce texte appris par coeur et récité naturellement, ça te donne un air très intelligent, greluche!

Etape n°3 : Le défilé de maillot de bain

Victoire : Ah ouais... quand même...
Anna : Regarde leurs jambes comme elles brillent!
Victoire : On dirait des jambes en plastique...
Anna : ...comme des présentoirs pour collants, whoua!
Victoire : Je pense que l'épilation du maillot est totale, là.

Etape n°4 : La présentation, le retour

Miss : Je m'appelle As...
Victoire et Anna : OOOOooooOOOOoooh!!! Et mon coiffeur est en prison pour m'avoir fait cette frange dégueulasse!!!
Anna : Pis c'est pas des seins ça, c'est des pectoraux!

Etape n°5 : La séléction des douzes

 [Entre temps, Alexia, la retardataire, fait son entrée triomphante.]
Alexia : Bon, pas la peine de me faire un résumé, j'ai tout suivi sur mon Blackberry.
Sylvie Tellier : Bon... nous voici donc à l'élimination... (roulement de tambour)
Anna (à Alexia) : Une tisane diurétique?
Alexia : Evidemment.
Sylvie Tellier : Moment très délicat...
 Anna, Alexia et Victoire : OH, TA GUEULE!

Etape n°6 : Le moment très attendu des interviews

Miss France 2009 : Oui effectivement, j'ai fait 14h d'avion et je repars demain, alors évidemment je suis très fatiguée.
Anna : Tu m'étonnes...
Victoire : C'est pas comme s'il existait des sans-papiers qui travaillent à genoux 14h par jour sans manger...
Alexia : Elle était plus moche, elle, l'année dernière, non?
Anna : Bon, c'est pas tout ça, mais il arrive quand Robbie?

Anna, Alexia et Victoire : I juste want to feeeeeeeel, real love, like the nin nin nin nin nin!

*

Finalement, salade de fruits et tisane diurétique avaient laissé place à ça :




*

Cette soirée si parfaite se conclut finalement sur une chanson (et la chorégraphie qui va avec) des Spice Girls. Mais ça, c'est une autre histoire...




Découvrez la playlist 027 - Miss France avec The Streets

Comment Victoire fit forte impression dans la famille de Salomé.


Le vendredi soir, d'habitude, les Turbulentes sortent, dansent, crient, se saoûlent, se disputent, rêvent, se réconcilient, et finissent par rentrer.

Mais parfois, le vendredi soir, il faut faire sa b.a : faire du baby-sitting.
Salomé est l'heureuse tante de trois petits monstres (plus communément appelés enfants) et lorsque sa soeur l'appelle à 22h30 pour venir les garder, Salomé, célibataire rappelons-le, n'a pas d'excuse, elle accepte.

Décidant que non, cette fois, elle ne regarderait pas pour la enième fois Autant en emporte le vent en s'empiffrant de tarte au citron meringuée, elle élabora un autre plan :

Salomé : On fait quoi ce soir?

Victoire : Bah on sort, non?

Salomé : Je te rappelle qu'on a plus le droit de mettre les pieds au Tahiti depuis que tu as vomi sur le vigile après lui avoir donné des coups de pieds dans le tibia.

Victoire : Oui... bon... mais on peut aller ailleurs, non?

Salomé : Une soirée baby-sitting, ça te dit?

Victoire : ...

Salomé : On pourrait se faire des mojitos en se regardant la dernière saison de Sex and the city...

Victoire : ...

Salomé : Et j'envisagerai même la possibilité que tu me parles de tes cheveux pendant une bonne demi-heure...

Victoire : D'accord.

Et c'est donc une bouteille de Bacardi dans une main, et la saison 6 de Sex and the city dans l'autre, que nos deux commères firent leur entrée chez Daphnée et Gaspard.

Avant de partir, la soeur de Salomé fit ses dernières recommandations :

Daphnée : Si le petit est malade, tu lui donnes du sirop, une cuillère pas plus, s'il parle dans son sommeil, ne t'inquiète pas, ça arrive souvent, s'il se lève, tu le recouches illico presto, je ne veux pas qu'il suprenne sa tante en pleine beuverie.
Ah, oui, j'oubliais : il y a un couscous Picard dans le congélateur pour toutes les deux.

Victoire : C'est quoi, ça? Un couscous avec des betteraves dedans?




Daphnée : Heu... non. Juste un couscous surgelé.




Victoire : Ah... Picard, le truc des surgelés!

Daphnée : Oui, c'est ça.

*

C'est sur ces entrefaites que nos Turbulentes se saoulèrent allègrement en criant à Carrie de ne pas quitter le beau Aïdan pour Mr Big, mais ça... c'est une autre histoire.






Spéciale dédicace à Gaspard, qui se reconnaîtra.





Découvrez la playlist 026 - Baby-sitting avec Jacques Dutronc





mardi 1 décembre 2009

Comment les Turbulentes attrapèrent une pneumonie.



Que faisaient les Turbulentes, le soir du lundi 30 novembre ?

Vous commencez à les connaitre, et vous savez qu'elles ont bien du mal à rester calmes dès qu'un événement un tant soit peu important pointe le bout de son nez.
Lundi 30 novembre, c'était... c'était... Bon, on vous aide... : c'était la fin du mois de novembre ! Et pour fêter ça, les Turbulentes n'avaient pas coupé les cheveux en quatre : ce serait un concert de Yodelice ou rien.

Et ce fut, donc.

Lundi 30 novembre, la soirée commencait bien quand Victoire se fit subtiliser son prcieux appareil photo par un vigile de 2m10 contre lequel, bien qu'elle soit sur la pointe des pieds, elle ne put rien. Elle eut beau se débattre, argumenter, faire de grands gestes, menacer même, rien n'y fit.

Pardonne-nous donc, public, pour la qualité misérable des photos qui vont suivre...
Les Turbulentes, toutes déesses qu'elles sont, ne font pas encore de photos d'un clin d'oeil, et ont dû employer les moyens du bord.


Elles tentèrent donc d'oublier leur rancune (pourtant tenace) pour accueillir le groupe de la première partie : The Rodeo.

Victoire, conquise, déclara aussitôt que ces charmants morceaux feraient partie de la playlist de leur prochain (mais tout de même encore un tout petit peu hypothétique) voyage, sur les routes américaines cet été.





Salomé, un peu plus sceptique, laissait Victoire s'extasier, quand, tout à coup, celle-ci fut interrompue dans son monologue par un chant de criquet. 

La salle de concert mythique où elles se trouvaient a beau se nommer La Cigale, les grillons y sont peu nombreux et il apparut comme une certitude que Yodelice arrivait enfin sur scène.

Dès lors, on ne put plus retenir les Turbulentes, et ce fut chacun pour soi.








Quel concert! Mais quel concert, chers amis ! Salomé n'en revenait pas !
Des chansons mélancoliques, puis emportées, par la magie du live, dans un rock endiablé ; des musiciens extraordinaires au violoncelle, à la basse, aux percussions parfois ; des lumières magiques ; un décor désertique entre deux arbres et un hiboux ; et au milieu de tout ça, un pantin désarticulé, un clown triste, un chanteur hallucinant, un musicien de génie : Yodelice.

"Pas assez d'adjectifs pour décrire tout ça", pensait Salomé.





A la fin du concert, après avoir rencontré Guillaume Canet (comment ça : "entrevu" ?), elles tentèrent une planque dans les toilettes, où elles bousculèrent d'ailleurs Mathieu Chédid sans s'excuser,  jusqu'à ce que le reste de la populace s'en aille, espérant secrètement se faufiler ensuite dans les loges.

Elles en profitèrent pour commenter le lavabo qui leur rappela leur année de CE2.





Mais c'était sans compter sur le vigile psychotique éminemment connu par vous tous désormais :
une Turbulente dans chaque main, il les jeta fermement sur le trottoir, claquant la porte derrière elles.





C'est donc par une température de -10°C, loin du chant des cigales, qu'elles attendirent non pas 20, non pas 30, non pas 40 mais bien 90 minutes...

Elles décidèrent de céder quand elles virent leurs doigts de pieds devenir bleus, leur bout de nez virer au rouge et du givre se former dans leurs cheveux.

Yodelice allait donc, honte à lui, manquer la rencontre de sa vie, celle des Turbulentes.

Mais que voulez-vous, tout le monde ne sait pas toujours saisir sa chance et il faut avoir pitié de ces demi-dieux, parfois si humains, préférant siroter une bière dans leur loge avec le gratin du show-biz, plutôt que d'atteindre, sur le trottoir, les hautes sphères de l'enchantement turbulesque.

 De toutes façons, il fallait qu'elles rentrent : bientôt, le réveil sonnerait, et
 l'une avait encore une crème anti-rides-anti-acnéique à appliquer (parfois, Dame Nature ne nous gâte pas), l'autre, son oeil de lapin à soigner à coup de collyre (oui, on sait, on vous vend du rêve)!

Mais il faut bien plus qu'un petit retour à la réalité pour abattre une Turbulente digne de ce nom...





Découvrez la playlist 025 - Yodelice avec Yodelice